Les premières encablures de la course apportaient déjà une très mauvaise nouvelle en vue de la lutte pour la victoire : le retrait de Daniel Reuter. Alors qu’il nous confiait, quelques minutes avant le départ : « Voici deux ans que nous abandonnons suite à des problème mécaniques. J’espère que cette fois la malchance nous épargnera. » La boîte de vitesse de la Porsche 914/6 refusait tout service. Une Nième déception pour Daniel et son redoutable copilote Robert Vandervorst, taillés pour ce type d’épreuve.

Peu après, c’est un autre équipage liégeois, André Lausberg et Laurent Joassin, qui devait raccrocher le casque. Après avoir court-circuité une boucle suite à des problèmes d’alimentation d’essence, ils tentaient de réparer et repartir en Super Rallye. « On a plus rien à gagner…mais on va pouvoir s’amuser et s’arrêter quand on en aura assez », rigolait-ils. La séance de mécanique était vaine et les deux comparses devaient abandonner définitivement.

Les premiers tronçons de régularité, à 80 km/h de moyenne, mettaient en évidence l’équipage Durbecq-Burniat sur une spectaculaire BMW M3. « Nous avons rencontré des problèmes de freins à l’arrière, mais tout semble rentrer dans l’ordre. Je profite beaucoup de l’expérience de mon super copilote », souriait Julien Durbecq, quelques spéciales seulement avant de jeter le gant pour un jeu excessif dans le train avant de la bavaroise.

Durbecq hors course, la voie était toute tracée pour Johnny Delhez et Eddy Gully. Réguliers, ils minimisaient les pénalités avant de voir fondre sur leur spectaculaire Ford Escort MK2, la Toyota Corolla de Franck Becker. Associé à Guy Thiry, il prenait l’avantage sur le fordiste Delhez et le conservait jusqu’à l’arrivée. « C’est un résultat fantastique pour nous. Il ne faut pas oublier que ce Bianchi n’est que mon troisième rallye ! » Delhez et Gully étaient visiblement déçus de s’être fait coiffer au poteau pour un écart de 3 points seulement (sept dixièmes lorsque l’on prend en compte le coefficient d’âge)…

A la troisième position, on retrouvait le bien connu Jean-Pierre Vandewauwer. « Je ne suis pas habitué à ce genre d’exercice de régularité pure. J’éprouve quelques difficultés à trouver le rythme et une bonne harmonie avec mon copilote. Eric (Marnette) n’est pas suffisamment expérimenté pour briller lorsqu’il faut réguler avec beaucoup de précision. » expliquait Jean-Pierre. Ils terminent néanmoins troisièmes à 14 points de Delhez.

Patrick Deblauwe et Christophe Houbben prenaient bien du plaisir sur les routes rapides et sinueuses du Bianchi. Sans prendre de risques, ils parvenaient à accrocher la quatrième place au classement Legend. Deblauwe s’enthousiasmait : « C’est un résultat inespéré. Nous avons roulé sagement, sans jamais prendre de risque. Et quelle chance de pouvoir participer à ce genre d’épreuves au volant d’une Porsche ! »

Raymond Horgnies et Christophe Hayez payaient toute la journée les pots cassés d’une erreur de copilotage en début d’épreuve. L’expérimenté copilote rigolait : « J’ai commis une erreur. Mais je suis un novice, je dois encore apprendre… » Ils étaient néanmoins stupéfaits de se voir griller la priorité par la Porsche de Deblauwe. Ces cinq équipages, se tenaient en une quarantaine de points, loin devant Alain Threis qui tirait parti du potentiel de la Toyota Corolla pour s’adjuger la sixième position. Il devançait l’équipage Opel De Pauw-Legros, trop peu rompu à l’exercice de la régularité, ainsi que la Porsche d’Albert et Hoeymakers, ralentie en début de course par un navigateur mal réveillé.

Malheureusement, la toujours spectaculaire Volvo des frères Glaude connaissait son lot d’ennuis mécaniques et la septième place acquise en début de course s’envolait rapidement.

On notera également les abandons de l’Opel Kadett de Loris de Sordi (arbre de roue), de la Toyota du toujours souriant René Duval, ainsi que celui de la performante VW Coxinelle du sympathique Denis Gravy.

Malgré un contact avec de la végétation, véritablement préjudiciable à l’esthétique de sa Toyota Corolla, Christian Paquet rejoindra l’arrivée, à une modeste 14ème position.