Le centre de Couvin, les petites routes environnantes et les campagnes de Viroinval ont résonné au son des moteurs durant ce weekend.

Cette fois, le Bianchi n’était pas réservé aux voitures anciennes. En effet, à la demande du RACB, le Bianchi 2012 intégrait une manche du Championnat Critérium. Les trois plateaux rencontraient donc des objectifs différents : le scratch pour les Critérium et des moyennes de 50 et 80 km/h pour les plateaux Regularity Classic et Legend.

Avant-dernière épreuve du championnat Critérium, le Bianchi réservait aux concurrents, tant en « moderne » qu’en Historique, des spéciales très rapides et sinueuses, caractérisées par des revêtements changeant et offrant peu d’adhérence. Pour parachever le tableau des difficultés techniques, les violentes averses tombées la veille du départ rendaient les premières spéciales de la course particulièrement piégeuses. Si le sol s’asséchait lors des boucles suivantes, l’adhérence était précarisée par la boue extraite des cordes et répandue sur la chaussée.

Malgré un ciel nuageux et menaçant, faisant craindre la pluie à certains concurrents, la météo restait plutôt clémente tout au long de l’épreuve.

Sur les 22 engagés en Critérium, seuls 18 équipages prenaient le départ. Parmi les forfaits, on comptait Stephaan T’joens, Steve Hoflijk, Mathieu Boldo et Vincent Vertstraete.

Comme attendu, l’enfant du pays, François Duval montrait d’emblée sa maestria. Engagé sur une performante Mitsubishi Evo IX de chez Aldero Rally Sport, il réalisait tous les meilleurs temps et l’emportait avec une avance impressionnante, culminant à 3 minutes et 19 secondes !

« J’étais venu pour m’amuser et je ne connaissais pas vraiment le niveau de la concurrence. Mais tout s’est parfaitement déroulé et la voiture a très bien marché. », déclarait François.

Si la victoire était clairement jouée dès les premiers kilomètres, les accessits se sont avérés bien plus disputés. Le premier à démontrer ses intentions, Kris Cools, partait rapidement à la faute. Les dégâts provoqués à la Mitsubishi par les arbres bordant la route imposaient le retrait du sympathique équipage néerlandophone. Les abandons allaient se succéder tout au long de l’épreuve. Après Cools, ce fut au tour de Miot, en panne d’alimentation d’essence. Franky Boulat, leader en deux roues motrices durant quelques spéciales, devait se retirer pour raisons mécaniques, tout comme Jean-Sébastien Debois (cardan), alors que Patrick Grignet était arrêté par l’électronique.

En début de course, Anthony Raucroix, l’autre local de l’étape, engagé sur une « vieille » mais performante Toyota Celica, profitait de l’abandon de Cools pour s’installer à la seconde position. Il menait bataille avec deux autres 4 roues motrices, les Mitsubishi Evo X de Marc Delfosse et Alain Renkin. Malheureusement, tous ces efforts étaient atténués par une pénalisation de 10 secondes pour vol de départ dans l’avant-dernière spéciale. L’équipage héritera finalement de la 3ème position.

Marc Delfosse, auteur d’une course très régulière, affrontait Alain Renkin au corps à corps durant toute l’épreuve. « Notre objectif est d’être sur le podium » annonçait-il dès la veille de la course. Après avoir suivi leur adversaire durant une bonne partie de la matinée, Marc et Jean-Pierre Delfosse portaient l’estocade et parvenaient à se maintenir devant Renkin. Celui-ci perdait l’avantage de sa pointe de vitesse dans la spéciale forestière, retirée du parcours en fin de journée pour préserver la faune et la flore, et peinait face à l’efficacité des Delfosse dans les spéciales de Pesche et Dourbes. « Partenaire financier de Marc pour ce rallye, je me suis dit que j’avais certainement autant le droit qu’un autre de profiter d’être assis à ses côtés. Marc est un pilote intelligent et sûr et il commence à avoir cette Mitsubishi bien en mains. L’occasion rêvée… », racontait un papa confiant et serein. L’équipage Delfosse bénéficiait de la rétrogradation de Raucroix pour s’adjuger la deuxième position, sept secondes devant Raucroix et 9 secondes devant les quatrièmes, Alain Renkin et Yohan Robert.

À la cinquième position, on retrouvait la Subaru de Pascal Lemince, constant tout au long de l’épreuve et heureux d’avoir découvert un parcours rapide et varié. Il terminait tout de même à plus de cinq minutes de Renkin !

Jordan Remilly, premier deux roues motrices à l’arrivée, premier concurrent en Critérium à concourir en catégorie Junior emportait, de par sa première place de classe et sa première position en junior, 15 points au Championnat Critérium, ce qui lui permet de prendre une avance confortable sur Alain Renkin. Convenons-en, la rafle de points de Remilly était facilitée par les abandons pour cause d’ennuis mécaniques de Miot, Walbrecq et, dans une moindre mesure de Grignet. Le seul rescapé à pouvoir l’inquiéter au Championnat Junior, Jimmy D’Hondt, ralenti par une crevaison, termine à la septième position. Signalons encore le dernier Junior en lice, Frédéric Deruyck, termine à la neuvième position.

Les deux grands malchanceux de cette fin de course sont Serge Taymans, qui connaissait des ennuis d’alimentation en essence suite aux envies de liberté de sa roue de secours, et Christophe Vermeulen, en proie à des problèmes de démarreur tout au long de la journée et qui perdait beaucoup de temps en fin de course suite à des problèmes mécaniques. Tous deux auraient pu jouer les trouble fête au milieu du classement et amputer le jackpot de Remilly.