De Borman et Raucroix vainqueurs du Bianchi 2013
La sixième édition du Bianchi Rally “revival” était l’occasion d’accueillir un nouveau plateau dit de “vitesse.” Pour autant, l’affection du Bianchi pour l’histoire du rallye n’était pas reniée. En effet, c’est une manche du Belgium Historic Rally Championship qui se joignait à la manche du BFO-BRC Critérium.
Les véhicules modernes étaient donc côtoyés par les Ford Escort, Porsche 911 et Opel Manta. Un mariage divertissant qui a offert un beau spectacle et de grosses surprises au classement.
Au total 31 équipages se sont lancés à l’assaut des trois boucles de quatre spéciales tracées dans la périphérie de Couvin. Les concurrents des deux plateaux reconnaissaient aborder la première boucle avec prudence. En effet, le parcours rapide et sinueux, arrosé durant la nuit par un timide orage, regorgeait de sous-bois extrêmement piégeux.
Cette journée fut marquée d’un sceau ovale et bleu, arborant les lettres Ford. En effet, le premier leader n’était autre que le truculent cafetier de Bomal, Yanick Bodson. Le solide gaillard mettait tout le monde d’accord dès le premier chrono en collant 2,9 secondes à Franky Boulat, leader du championnat Critérium. Après une petite erreur dans la troisième spéciale, Yanick lâchait un peu de terrain. Malheureusement, sa très performante Escort subissait à nouveau des déboires d’alternateur qui le contraignaient à l’abandon.
C’est une autre Ford, celle d’un Raphaël de Borman spectaculaire et efficace qui prenait la place à peine tiédie par Bodson. Sa redoutable RS1800 et un excellent coup de volant lui offraient le scratch dans les spéciales 3, 4, 5, 6, 9 et 10. A cet instant, lors du regroup’ au Château de la Maison Communale de Nismes, de Borman se payait le luxe d’une avance de 22,4 secondes devant Franky Boulat.
Et c’est cette seconde position qui recueillait tout l’intérêt des suiveurs. En effet, après un début de course prudent et crispé, Anthony Raucroix, le local de l’étape prenait peu à peu confiance et entrait dans le rythme. Partie de la douzième position lors de la première spéciale, sa Toyota Celica GT4 se présentait à la troisième position lors du dernier passage à Nismes, avec un retard d’une seconde et demi sur Franky Boulat. Raucroix frappait un grand coup dans la spéciale onze et remontait en première position, reléguant De Borman à 3,6 secondes et Boulat à 19,5 secondes.
De Borman remettait ensuite une dernière couche, dans la dernière spéciale. “C’est beau ça ! Pour l’honneur des vieilles grands-mères !,” concluait-il en souriant. Tirer le meilleur d’une vieille Escort pour reprendre 5,4 secondes à une Toyota équipée de quatre roues motrices et d’un turbo mérite d’être salué.
Anthony Raucroix récupère donc la seconde place au général mais emporte le classement Critérium. Il devance Boulat dont la stratégie était claire depuis le départ : “J’étais ici dans l’optique de marquer des points au championnat Critérium. Le parcours est magnifique mais très rapide et plein de pièges. Il fallait absolument que je rejoigne l’arrivée. Je n’ai d’ailleurs pas tenté de faire barrage à Raucroix. Malheureusement ce résultat ne suffit pas à déjà nous assurer du titre.”
“Nous avons fait l’opération parfaite. Sauf abandon de la part de Boulat, nous n’aurions pas pu faire mieux. Et, si je ne me trompe pas, nous sommes certains d’être au moins deuxième au championnat Critérium”," déclarait Bjorn Renier, douzième au classement général.
Quatrième au classement général, Hubert Deferm terminait la course tout sourire et ce malgré une petite sortie en fin de seconde boucle. “J’ai essayé de franchir le Flying Finish à fond. Ca passait, mais pas le virage suivant !”
Christophe Jacob clôturait le top cinq. “La première boucle s’est mal passée. Nous avons eu de gros problèmes d’intercoms, suivis d’une crevaison.” Christophe et son copilote, Louis Luka, redressaient la barre en cours d’épreuve pour enlever en plus la seconde place du championnat BHRC.
C’est pourtant Christophe Kerkhove qui effectuait la meilleure opération. Troisième du plateau historique, il prenait la main du championnat. “Avant le début de l’épreuve, je craignais la Porsche de Patrick Mylleville et la Manta de Chris Debyser. L’abandon de Debyser - bris de transmission - nous a tiré une épine hors du pied. Après une première boucle prudente, nous avons attaqué pour nous battre avec Mylleville.” Ce dernier n’a pas pu résister et est allé à la faute, endommageant fortement l’avant de sa 911.
Malheureusement le suspens que proposait sur le papier les deux plateaux a rapidement été amputé par des abandons, tant pour casse mécanique que suite à des sorties de route. C’était le cas pour Jacques Evrard qui sortait de la route dès les premières encablures de la première boucle. Le sort était le même pour la 206 S1600 de Christophe Devleeschauwer. S’il se sort sans mal d’un violent contact avec un arbre, sa copilote souffre d’une vertèbre fracturée. Frédéric Denis devait rendre son carnet suite à un bris de boîte de vitesses alors que Patrick Albert et René Beyers ont eu très chaud en voyant leur Porsche prendre feu. La réaction rapide et efficace d’un commissaire a heureusement pu préserver le véhicule. Quand à Patrick Deblauwe, présent pour faire du roulage en préparation à sa participation à la Corse, il terminait la course dans un fossé à quelques mètres de Myleville.
S’il est un élément sur lequel tous les participants s’accordaient, c’est bien la qualité du tracé. L’infortuné Chris Debyser déclarait d’ailleurs : “Il y a ici des spéciales vraiment magnifiques ! Ce sont les plus difficiles que l’on puisse trouver en Belgique.” Frank Boulat renchérissait : “C’est peut-être même mieux que l’East Belgian Rally.”